dimanche 18 mai 2008

Auteurs surplombant

Le terme Noir, dans le domaine postcolonial français semble à vrai dire, repris par analogie au terme « Black » états-uniens. Mais, il ne revêt pas la même forme, du fait de l’histoire particulière de la France, et des contextes politiques et historiques dissemblables. En vérité, les différentes luttes des années soixante pour recouvrer les droits civiques noirs aux Etats-Unis, distinctes de celles menées en France, structurent différemment le domaine postcolonial français. Car, la reprise du terme « Black » par les Africains Américains, est consolidée par leurs luttes sociales des années soixante et la création de départements universitaires. Départements qui sont nommés Black Studies, avant de devenir parfois « African American Studies » à cause des controverses sur le politiquement correct. Les départements Black Studies permettent ainsi aux Africains Américains après les années soixante, non seulement de recouvrer la légitimité d’étudier les conditions de vie des personnes dites de « descendance Africaine », mais surtout de se réclamer « Black », en même temps qu’ils donnent un nouveau contour au terme, en rapport avec leur filiation africaine. Il ne s’agissait plus alors, de critiquer seulement les savoirs et sources occidentaux, mais de poser aussi son propre discours scientifique, et reconquérir l’autorité sur sa propre identité. Ces données subvertissent le sens du mot Black, utilisé jusque-là par les érudits blancs aux Etats-Unis. Puisqu’au niveau « citation », le terme Black est repris, certes à l’instant « T » où se fait sentir la violence du terme, du fait de sa spécificité racialisante et infériorisante, mais aussi, de façon omniprésente le terme investit un sens « choisi » par les Africains Américains eux-mêmes. Ce sens choisi, dont le contour à été redéfini par des Africains Américains qui se sont posés légitimement dans le cercle érudit de l’étude des identités noires, repris par un Africain Américain quelconque non érudit, permet à tout Africain-Américain d’interpeller (en même temps que le terme est repris) sur le sens insultant que le terme « Black » peut englober à l’emploi par un Blanc quel qu’il soit, du fait de lectures situées favorisées par l’esclavage.
Un Noir ne se perçoit pas seulement comme « Africain » ou « Noir », il peut aussi se percevoir ethniquement. Cette perception ethnique peut être d’autant plus forte, s’il a conservé ses liens et est resté en phase avec son ethnie locale dans un pays d’Afrique. (L’instruction de l’historienne Jeanne-Marie Kambou dans « Mémoire entre deux rives », un film Frédéric Savoye et Wollimité Sié Palenfo, sur le maintient des coutumes Lobis est intéressant à ce titre). Il montre que de nos jours, un « Africain » ne se perçoit pas seulement comme un « Africain », mais qu’il peut aussi se percevoir de manière ethnique. Les moyens de transports et de communication permettent en vérité d’effectuer des retours fréquents, voire périodiques, à ceux qui le peuvent et désirent maintenir des liens avec leur communauté ethnique en Afrique. Ceci pour dire, que la perception ethnique ne disparaît pas forcément, parce qu’une distance s’est installée entre un individu et sa communauté ethnique. C’est à cause de la perception ethnique, que le terme globalisant de Noir est un terme à évaluer dans tout ce qu’il peut comporter d’avantageux. Le terme Noir n’est pas un terme banal qui sert seulement à stigmatiser ou inférioriser et englober. Il peut aussi servir à lutter et à libérer des idées reçues autour du concept Noir, la personne qui est perçue publiquement comme Noir. Le concept peut effectivement être utile à contenir les préjugés que le terme Noir comporte. En effet, utiliser le terme Noir dans un discours scientifique par un érudit blanc majoritaire en France, est une démarche délicate et obtuse, quand peu de minorités noires ont la possibilité effective de s’en entretenir. La démarche est souvent figeante, lorsque les personnes perçues publiquement comme noirs, n’ont pas recouvré une légitimité pédagogique et institutionnelle à étudier et discourir sur une certaine Identité dite « noire » 1. Le terme Identité est en majuscule pour signifier qu’elle peut être multiple et ne se cantonne pas à un seul élément ou une seule donnée, en dehors du fait que « l’identité est contextuelle et fluctuante. Elle n’est pas figée, mais en plus elle peut être multiple. Car en France, les études sur l’identité noire ne sont pas encore menées par les Noirs, de manière significativement équivalente institutionnellement à celle d’érudits occidentaux blancs légitimités.
NB : Le terme Identité est en majuscule pour signifier qu’elle peut être multiple et ne se cantonne pas à un seul élément ou une seule donnée, en dehors du fait que « l’identité est contextuelle et fluctuante. (Warnier Jean-Pierre. 2004. La mondialisation de la culture. Paris : La Découverte. Page9

mercredi 23 avril 2008

Mort d'Aimé Césaire : Jeudi 17 Avril 2008


C'est souvent à la mort des grands auteurs Noirs que la classe politique trouve le moyen de décrire combien leurs luttes étaient courageuses et nécessaires. De son vivant, Aimé Césaire a dû assister au fait que de nos jours, "le rôle positif de la colonisation" est plus pensable dans le "conscient" français comme source de connaissance à inlcure dans les programmes d'éducation, plutôt que les ouvrages d'auteurs noirs. A mon avis, Aimé Césaire devrait rester à la Martinique où il a vécu ses derniers jours, plutôt que d'être ramené au Panthéon à travers une mascarade qui ne flatte personne. Car, la meilleure façon pour la France de l'honorer, c'est de prendre en compte les valeurs qu'il a toujours défendues, et bien comprendre le "Discours su le colonialisme" qu'il a offert au président de la république Sarkozy. En effet, les discours sur le test ADN pour les candidats au regroupement familial, les récents objectifs de "l'immigration choisie" ainsi que le discours de Dakar ne sont pas respectueuses des luttes menées par les auteurs de la Négritude quels qu'ils soient. C'est pourquoi j'interpelle à observer de près ce que chacune des personnalités présentes à aux obsèques d'Aimé Césaire feront après les cérémonies télévisées, quand les caméras seront parties. Car la question n'est pas de savoir si l'on est de gauche ou pas, mais plutôt de savoir ce que l'on fait de son combat en faveur de l'homme Noir. Lorsque l'on apprend un décès, le plus important n'est pas de s'empresser à écrire des textes et tenir des discours qui vont passer dans les médias : il y'a un temps pour le deuil et un temps pour profiter du mort.
Les Noirs peuvent lui rendre l'hommage qu'il mérite, au vu des discours sur l'"immigraiton", bref sur les "Noirs" en métropole en général. Soixante dix ans après Cahier d'un retour au pays natal et cinquante huit ans après le Diccours sur le Colonialisme, si la majorité de la classe politique et la totalité de ces personalités qui se sont déplacées à ses obsèques avaient réellement compris et reconnu la valeur de sa lutte comme on tend a vouloir le faire croire, certaines questions identitaires ne se poseraient plus de nos jours en France. Félicitations au Ministère de l'Identité Nationale" ! Longues Vie à toi Césaire, car les Grands Hommes ne meurent jamais !


Je conseille l'article Des Black Studies aux White Studies sur : http://diasporasnoires.tmp31.haisoft.net/spip.php?article58

samedi 12 avril 2008

Afrique 50

En 1950, René Vautier réalise son premier film, Afrique 50, qui à la base, était une simple commande de la Ligue de l'enseignement destinée à mettre en valeur la mission éducative de la France dans ses colonies. Sur place, il décide de témoigner d'une réalité autre que celle prévu au départ et le film sera interdit pendant plus de quarante ans... Ce sera le premier film anticolonialiste français, chef-d’œuvre du cinéma engagé, qui lui vaudra 13 inculpations et une condamnation de prison...

Afrique 50
Vidéo disponible sur youtube

jeudi 10 avril 2008

VAGINAL DAVIS

VAGINAL DAVIS est une drag queen, artiste performeuse qui en hommage à la féministe Afro-Américaine Angela Davis a substitué le prénon Angela en Vaginal pour sexualiser et performer son nom. En effet, Vaginal Davis réalise d'excellents "performative talk" où elle performe la parole accompagnée de séquences filmiques tel que dans sa conférence intitulée "F-ck Like The F-cking Blacks : Performative Talk" réalisé au Palais de Tokyo ce mercredi 09 Avril 2008. Elle est également sollicitées comme dj pour des spectacles musicaux et performatifs. A Los Angeles par exemple, le Bricktop entre 2002-2005 était le plus prisé. Mais elle est aussi une écrivaine qui a participé à la publication d'articles et de revues parmis lesquelles Fertile La Toyah Jackson Magazine and Shrimp et Glue. C'est une artiste pleine de talent qui compte à son actif un bon nombre de films à voir, parmis lesquels :
- Ceux dirigés par Vaginal Davis même:
Designy Living en 1994
Three Faces Of Women en 1994 également
The White To Be Angry en 1999.
- Deux films dirigés par Bruce LaBruce :
Super 8 1/2 en 1994
Hustler White en 1998 en codirection avec Rick Castro.
- Une série télévisuelle :
Tales of The City en 1993.
- Et quatre autres films :
Lived Nude Girl en 1995 dirigé par Julianna Lavin
Can I Be Your Bratwurst, Please en 1999 dirigé par Rosa von Praunheim
Beyond Lovely en 2005 dirigé par Hilary Goldberg
The Lollipop Generation en 2008 dirigé par G. B. Jones.
Mais il est mieux enocre de se déplacer à ses conférences et d'assister à ses spectacles car une performance ne vaut que d'être vécue et non racontée.

Lire l'article Vaginal Davis au Palais de Tokyo sur That's All Black Quare à http://blackqueer.blogspot.com/

samedi 29 mars 2008

Conférence en l'honneur de Fatou SOW à Paris Didérot-Paris7



Première partie de la séance :
Le vendredi 28 Mars 2008 s'est tenu à l'université Paris Didérot-Paris 7, au niveau du site Javelot dans la salle des thèses au 2è étage, une conférence en l'honneur de Fatou Sow. La conférence a permi à Thérèse Loco de d'intervenir sur "Comment être féministe en Afrique ?", et Fatou Binetou Dial toujours par rapport au continent Africain d'intervenir sur "Quand le couple fait des histoires ! Histoires matrimoniales et rapports de couple à Dakar". Pascale Barthélémy quand à lui a intervenu sur "Education et féminisme". Faranirina Rajaonah dans la première partie de la matinée était en effet la présidente de séance.

Deuxième partie de la séance :
Prévu dans l'après-midi, avec comme présidente de séance Dominique Fougeyrollas, Patricia McFadden intervint sur "Challenges and Prospects for the Contemporary African Féminist Movements : Focus on Southern Africa" où le terme womansim est abordé en rapport avec l'identitié nationale et le nationalisme. Sonia Dayan-Herzbrun sur "Genre et Sciences Sociales en Afrique. Epistémologie et politique" aura fourni une bibliographie importante sur le thème de la parole aux femmes d'Afrique parmis laquelle Awa Thiam. La Parole aux Négresses. Cet apport bibliographique devait alors permettre de saisir l'impact de la prise de parole politique à la fois sexuée et genrée en "Afrique". Elle devait signaler combien la plupart des auteurs en sciences sociales sont des hommes au moment où Fatou SOW décide de se lancer dans cette branche. Le but de son intervention était de pointer ce que la domination avait de matérielle et de politique. Le terme d' "hégémonie " de Grasmci ne sera pas en reste dans cette intervention qui aborde aussi la déconstuction du discours colonial en analysant la violence politique, économique et sociale qui s'y rattache. Octave Manoni sera cité, Frantz Fanon et d'autres pour mettre en lumière combien la colonisation a conduit à une prolétarisation des hommes et a exclut ausi les femmes, d'un certain point de vue. Le voeux de l'intervenante est d'oeuvrer à une restauration des femmes Africaines dans les récits du passé, et les analyses du présent.

Patricia Hill Collins à Paris Didérot-Paris7

Ensuite, Patricia Hill Collins a intervenu à son tour sur The Futur of Black Feminism avec beaucoup d'aisance et de mesure dans ses mots, car les mots ont bien un sens qu'il ne faut pas sous-estimé. En effet elle a expliqué à l'assitance pourquoi le titre original "United States Black Feminism" a été changé en "How United States Black Feminism is Being Eclipsed and How Can We Get It Back ?" En fait, c'est pour souligner que le fait de peindre une image pragmatique est différent de peindre une image sombre de l'état des choses. Son intervention a été selon nous très bien structurée et les ponctuations humouristiques n'étaient pas sans rendre agréable l'intervention qui a évolué en es trois parties : 1) Introduction : United States Feminism 2) Some Catalysts : où les termes Disconnected, Containment, Invisibilty sont utilisés respectivement pour parler de la pensée et de l'activisme féministe Black, de la place des féministes Black dans l'académie à propos de la politique de la représentation aux Etats-Unis.
La troisième et dernière partie 3) Directions a abordé les nationalisme du féminisme, la communauté de travail, le programme des problématiques sociales du féminisme genré. Ce fût l'occasion pour elle de donner un aperçu sur le féminisme moderne d'aujourdui de 1960 à 1970. En effet, la problématique principale consistait à donner les arguments pour une déconstruction du fait que le "féminisme" revient à une certaine sorte de "nationalisme" qui construit un groupe à part.

Le Professeur Paula Bachetta et le collectif Dawe
Le Professeur Paula Bachetta était de la partie bien qu'elle n'a pas fait d'intervention. En effet, la veille elle avait tenu une conférence dans le cadre de "Féminist of Color, Queers of Colors" où une projection filmique a permis de s'informer sur la manière dont la diaspora Indienne lorsqu'elle "devient" homosexuelle, manage cette nouvelle donne lorqu'elle retourne au pays. En effet, la question à savoir comment ne pas avoir a choisir entre l'"indianité" et l'homosexualité a été embrassée à travers le terme Kusch qui veut dire en Indien "Gay". Au cours des discussions qui n'ont pas manqué dans la conférence tenue par le collectif Dawe, il fût noté qu'en France comme aux Etats-Unis, il y'a eu un effacement des femmes non-Blanches, des féministes non-Blanches que je qualifierai d'institutionnel. Les images d'Angela Davis, June Jordan... dans "A Place of Rage", dans le cadre de "don't you idolize the diction of the powerful" à l'ehess le vendredi 27 Mars aura occasionné le rassemblement d'un grand nombre de minorités.


lundi 24 mars 2008

Thomas Sankara : Afro-optimiste, anticolonialiste

Anti-néocolonialiste, homme intègre, pour la non-assistance indéféni, contre le pessimisme sur l'Afrique, symbole de "la patrie ou la mort, nous vaincrons", Thomas Sankara, président du Burkina Faso, est mort le 15 Octobre 1987.

http://www.dailymotion.com/video/x2nm6l_thomas-sankara-2_politics

http://www.dailymotion.com/video/x1c4rx_tsankaraconference-de-presse-1984_news

http://www.dailymotion.com/video/x1a3uf_discours-de-t-sankara-4-aout-1987-1_news

Pub Handicap International - 25 ans

Pub Handicap International - 25 ans
Vidéo envoyée par shinjet sur youtube

Nouvelle Publicité d'Handicap International pour leur 25 ans


LE CORPS NOIR une fois encore, est utilisé pour suggérer le "handicape" comme étant l'apanage des Noirs et plus généralement du continent Africain. N'est-ce pas ? En effet, à la simple question à savoir : " Pourquoi n'avoir pas préféré une actrice blanche de peau ?" nous remarquons que la réponse est simple. Du moins, semble t-il. Il est plus habituel de voir des images de guerre et de pauvreté sur le continent Africain, dans les médias et la publicité. Ce qui explique qu'il est plus facile de suggérer qu'agir "partout" où le handicape se trouve, se résume à agir essentiellement en faveur de ce concept visible qu'est ce corps "Noirs" dans la présente publicité. Effectivement il faut agir partout où le handicape se trouve. Aussi faudrait-il commencer par ce handicape du regard publicitaire qui participe à une discrimination latente des minorités visibles noires en stigmatisant ainsi le corps Noir.

LES "NOIRS" NE SONT PAS tous handicapés : car oui, c'est que suggère cette publicité. Et l'Afrique n'est pas plus un continent de guerre qu'un d'autre continent Occidental qui soutient souvent les guerres tribales ou de colonisation de notre époque. En "Afrique" il existe de nombreux pays, et parmis ces pays il existe des pays en paix. Je revendique donc des images plus soucieuses de ces préjugés raciaux et racialisants, qui tiennent de plus en plus compte d'une diversification de la thématique.

SUGGERER AUSSI FORT (si ce n'est affirmer) de nos jours, le "misérabilisme" comme étant "Noir" dans la publicité contemporaine est une nouvelle forme de racisme, lorsqu'elle ne sort pas des thématiques habituelles de la guerre, de la faim, de la souffrance, bref le "handicape" en général.