L’exposition muséale européenne en tant que vecteur de pensée est une des formes matérialisées d’un regard culturel métropolitain eurocentré sur l’« objet d’art » Africain, au regard de l’"exposition" des masques lélés d’Afrique lors des cérémonies traditionnelles de leur sortie dont nous avons l'expérience. La dernière offre une possibilité d’analyse du processus de patrimonialisation qui se met et re-met en place avec le musée du Quai Branly. En effet, certaines positions politiques ou identitaires on confinées l’« objets d’art » africain muséal dans une « position » où il est perçu comme un objet de revendication identitaire (qualifiée de pure, originelle ou original) ou comme objet "moderne "d’aliénation identitaire ou un témoin de l’orientation d’une création "artistique" en faveur d’une demande commerciale précise.
On attend en effet des masques exposés qu’ils soient le reflet du pittoresque d’antan et du contexte exotique pure d’un temps révolu de l’Afrique. Ce qui présenterait les œuvres d’art Africains contemporaines soit comme des aliénations à la demande du marché commercial international, soit comme des « objets d’art » à maintenir dans les caractéristiques « didactiques » originelles pour maintient l’intérêt pour ces œuvres perçues comme « typiques ».
Le musée du quai Branly fait peser une dichotomie sur l’art africain lorsqu’il le met en scène dans et à travers l’exposition muséale, qui construit un regard tourné vers le côté traditionnel de l’œuvre, ou bien vers une « modernisation » contemporaine des « objet d’art »Africain fabriqués de nos jours et vendus dans des boutiques "spécialisées".
Au regard du contexte colonial et historique dans lequel la plupart des œuvres ont été acquises, une proposition d’ « écriture » du patrimoine qui tienne compte de la voix minoritaire des africains encore garant des traditions dans certains ethnies, permet de suggérer la légitimité de toutes les traditions. Car il n’existe pas une seule tradition légitime, mais plusieurs traditions légitimes qui participent à la construction de l’histoire de l’humanité, et à une échelle restreinte à l’histoire de la France qui comporte des identifications hétéroclites.
L’écriture du patrimoine lorsqu’elle se veut ouverte est une écriture de l’histoire qui tient compte des approches différenciées pour rétablir une certaine démocratie dans la légitimité nationale et transnationale des récits sur des « objets d’art » Africains qui concentrent en eux des revendications à la fois politique, identitaire et représentationnel. A ce sujet d'ailleurs : « Quid de refus du statut de spécialiste en « Objet d’Art » Africain ? » Ce thème que nous avons abordé en 2006 nous a apporté des éléments de compréhension ainsi que les raisons d’une non reconnaissance de légitimité de notre part au statut de « spécialiste » en « objet d’art » Africain à un métropolitain déconnecté du contexte Africain et non immergé dans les secrets familiaux ethniques sur la connaissance de ces objets. Bientôt, une version disponible du texte initial retravaillé sera divulguée pour une autre lecture de l'"objet d'art" Africain.
vendredi 22 février 2008
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire