Lorsque j’étais enfant, j’avais très peur du noir.
Je me revois réveillant mon grand frère ou ma grande sœur,
Pour qu’ils m’accompagnent aux toilettes,
Parce qu’un génie caché dans le noir m’effrayait.
J’étais convaincu qu’il était dans le noir à m’attendre,
Et qu’il était prêt à me sauter dessus à la première occasion.
Et un jour, je me suis réveillé avec une envie urgente d’uriner.
Les toilettes me paraissaient très éloignées de ma chambre.
J’ai essayé de réveiller mon frère ou ma sœur,
Mais ils dormaient profondément.
Je ne pouvais plus me retenir,
Mais rien n’était plus terrible pour moi, que de me pisser dessus
Quelqu’en soit la raison, même si j’étais petite.
C’est alors que j’allais retenir une leçon pour la vie.
Rassemblant le dernier brin de courage que j’avais,
Malgré la peur, j’ai pris une grande respiration,
Et je me suis engagé dans le couloir d’un pas rapide.
Les toilettes semblaient vraiment lointaines,
Mais me voilà très vite devant la porte d’entrée des toilettes.
La « marche » vers la porte a été effrayante.
Mais c’est l’instant d’ouverture qui me fût le plus difficile.
Parce qu’il était là-bas, derrière la porte.
Il m’attendait, surveillait l’instant où j’entrerai,
Et moi j’avais très peur.
J’étais très effrayé, j’avais peur de lui que je n’avais jamais vue.
Tout mon corps tremblait.
Mais j’étais aussi sur le point de me pisser dessus.
Si je n’avais pas eu aussi honte de me pisser dessus,
J’aurais choisie de faire demi-tour,
Et je serai repartie aussi vite que j’étais venue.
C’est alors, que je me suis décidée,
Et j’ai ouvert précipitamment la porte.
Je me suis enfoncée directement vers les toilettes,
Je me suis assise très vite,
Puis j’ai uriné.
Je me suis sentie bien !
Quel soulagement ! J’ai réussi.
Je venais enfin de pisser dans les toilettes.
Je l’avais fait. J’y suis arrivée.
Il n’était pas derrière la porte, il ne m’attendait pas.
Ou bien il a disparu parce que je lui ai fait peur
Il savait que je n’abandonnerai pas,
Si nous étions obligés de nous battre.
Je l’ai vaincu. Et je l’ai fait toute seule.
Dorénavant, je n’aurais plus jamais peur de lui.
C’est alors que j’ai remarqué une chose importante :
J’étais allée aux toilettes dans le noir.
Pourtant, c’est le noir qui m’effrayait.
J’ai traversé tout le couloir dans le noir, sans allumer une seule lumière.
Pourtant, il y’avait des interrupteurs sur les mûrs du couloir qui menait aux toilettes
A trois endroits différents.
Je ne pouvais donc pas les manquer.
L’ai-je fait exprès, ou inconsciemment ?
Je ne saurai vous le dire.
Mais, depuis ce jour, j’ai compris que le noir me ferait toujours peur,
Si je ne l’avais pas vaincu.
J’aurais toujours eu peur du noir, si mon frère ou ma sœur m’avait accompagnée.
C’est pourquoi,
Depuis cette nuit,
Je me bats toujours contre les pénombres
Et toutes les obscurités dans ma vie.
Parce que j’ai compris qu’elles ne m’affaiblissent pas,
Si elles me rendent plus forte.
Si je leur fait face et si je les soumets.
Après cette nuit,
Et même aujourd’hui encore,
Je vais toujours toute seule aux toilettes,
Dans le noir.
Ne baisse donc jamais les bras, avant d’y avoir mis toutes tes forces.
vendredi 6 juin 2008
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