Le Blackface regroupe de manière générale, toute tentative de passer pour un Noir, par une personne non perçue socialement comme tel. Que cette tentative occasionne ou non une intervention médicale ou théâtrale sur l'aspect corporel, elle comprend des éléments individuels, sociaux, culturels, historiques ou psychologiques variés. Historiquement, de manière fictionnelle ou réelle, des personnes considérées comme Blanches ont tenté de « se mettre dans la peau d’un Noir ». Il existerait une sorte de désir du Noir, un désir de Blackface. Contrairement aux personnes qui vivent au quotidien « la condition Noire », le Blackface théâtrale ne dure qu’un certain temps (Lire Pap N’Diaye. 2008. La condition Noire. Calmann Lévy. 435 pages.). En quoi consiste t-il ? Qui peut le réaliser et que peut-on relever de son ancrage culturel dans la société ?
Aux Etats-Unis, dans le monde scientifique, Thomas Dartmouth Rice dit « Daddy Rice » d’origine anglaise, est considéré comme le père du Minstrel show états-uniens. Le Minstrel show, entendu comme un spectacle de music-hall où des acteurs Blancs sont maquillés de sorte à se présenter comme un Noir, et/ou à le représenter. En 1830, à travers un entracte humoristique, mais absolument pas raciste, il met en scène le mythe de Jim Crow. Nous sommes alors à Louisville, dans le Kentucky. Le mythe très connu des Africains Américains de la période, raconte l’histoire d’un esclave noir échappé et escroc appelé Jim Crow ( C’est plus tard, que le terme « Jim Crow » va servir à désigner la ségrégation raciale des années 1876- 1964 ). Le visage maquillé avec du liège brûlé, T.D. Rice performera le spectacle qui va donner naissance à l’industrie du Minstrel show du XIXème et XXème siècle. A cette époque, les États-Unis d’Amérique sont dans une affirmation de leur position dans le monde, et la classe moyenne Blanche réprimée est friande de ce type de spectacle.
En voulant faire un film consensuel sur la question du racisme institutionnel en France, avec « Agathe Cléry », Etienne Chatiliez a échoué à mettre autour de la même table pour en discuter les Blancs et les Noirs. (Pari parfaitement réussi à la séance débat du 22 Janvier 2009 au Cinéma Le Varlin de Grande-Synthe.). Il s’est attiré non seulement la foudre de personnes perçues comme Blanches, mais aussi celles de personnes considérées comme Noires. Sans pour autant que ces deux « parties » n'en discutent sereinement ensemble. Les français antiracistes, Blancs tout comme Noirs, ne se sont pas ralliés au regard général du film porté sur les Noirs. Le problème avec « Agathe Cléry », c’est que aborder la question du racisme est toujours chose délicate. Et trouver la balance et satisfaire tout le monde n’est pas chose aisée. Même si le Blackface n’est pas spécifique à la culture française, les réactions du public face au film sont un baromètre de l’évolution des mentalités autour du racisme institutionnel que vivent les personnes perçues comme Noires en France. Elles devraient aussi être une mesure de la prise de conscience d’une racialisation infériorisante des personnes Blanches aussi.
Aux Etats-Unis, dans le monde scientifique, Thomas Dartmouth Rice dit « Daddy Rice » d’origine anglaise, est considéré comme le père du Minstrel show états-uniens. Le Minstrel show, entendu comme un spectacle de music-hall où des acteurs Blancs sont maquillés de sorte à se présenter comme un Noir, et/ou à le représenter. En 1830, à travers un entracte humoristique, mais absolument pas raciste, il met en scène le mythe de Jim Crow. Nous sommes alors à Louisville, dans le Kentucky. Le mythe très connu des Africains Américains de la période, raconte l’histoire d’un esclave noir échappé et escroc appelé Jim Crow ( C’est plus tard, que le terme « Jim Crow » va servir à désigner la ségrégation raciale des années 1876- 1964 ). Le visage maquillé avec du liège brûlé, T.D. Rice performera le spectacle qui va donner naissance à l’industrie du Minstrel show du XIXème et XXème siècle. A cette époque, les États-Unis d’Amérique sont dans une affirmation de leur position dans le monde, et la classe moyenne Blanche réprimée est friande de ce type de spectacle.
En voulant faire un film consensuel sur la question du racisme institutionnel en France, avec « Agathe Cléry », Etienne Chatiliez a échoué à mettre autour de la même table pour en discuter les Blancs et les Noirs. (Pari parfaitement réussi à la séance débat du 22 Janvier 2009 au Cinéma Le Varlin de Grande-Synthe.). Il s’est attiré non seulement la foudre de personnes perçues comme Blanches, mais aussi celles de personnes considérées comme Noires. Sans pour autant que ces deux « parties » n'en discutent sereinement ensemble. Les français antiracistes, Blancs tout comme Noirs, ne se sont pas ralliés au regard général du film porté sur les Noirs. Le problème avec « Agathe Cléry », c’est que aborder la question du racisme est toujours chose délicate. Et trouver la balance et satisfaire tout le monde n’est pas chose aisée. Même si le Blackface n’est pas spécifique à la culture française, les réactions du public face au film sont un baromètre de l’évolution des mentalités autour du racisme institutionnel que vivent les personnes perçues comme Noires en France. Elles devraient aussi être une mesure de la prise de conscience d’une racialisation infériorisante des personnes Blanches aussi.
http://diasporasnoires.tmp31.haisoft.net/spip.php?article76
NB : Al Jolson dans "le chanteur de jazz" de 1927, donne une représentation intéressante du Blackface en matière de film parlant.
NB : Al Jolson dans "le chanteur de jazz" de 1927, donne une représentation intéressante du Blackface en matière de film parlant.
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